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COLINE ESCOFFIER

COLINE ESCOFFIER

Hypnothérapeute (hypnose Ericksonienne, hypnose Transgénérationnelle et Régressive)
Praticienne en EFT, et Magnétiseur

SURMONTER SES BLOCAGES

Fonctionnement

Se croire incapable de mener une équipe, être persuadé que l’on est mauvais en maths : ces pensées sont des freins, des croyances limitantes, qui nous empêchent d’avancer. Pour oser aller plus loin, il faut savoir les détecter, les remettre en question et les remplacer par d’autres, plus constructives.

Depuis deux ans, Paul n’arrive pas à progresser à son poste parce qu’il ne s’en croit pas capable. Pas capable de prendre en main une équipe de trois personnes. Il n’est pas fait pour gérer les rapports humains, il en a toujours été persuadé.

Ce que Paul ignore, c’est que la seule pensée de son incapacité le démotive, réduit son champ d’action et l’empêche d’essayer.

Comme lui, des millions de personnes voient se fermer la porte de leurs objectifs à cause d’idées préconçues sur elles-mêmes. Cela vaut pour le travail, mais aussi pour l’école ou le couple : l’élève qui se croit mauvais dans telle ou telle matière se fixe lui-même un handicap qui le confirmera dans sa croyance, et la personne persuadée d’être mal-aimée n’osera pas se comporter de manière assurée et donc rassurante.

Pour oser, pour se faire confiance et aller plus loin que ses peurs, il est indispensable de savoir d’où nous viennent les idées sur nous-mêmes qui nous retiennent comme des chaînes.

C’est la condition première pour pouvoir ensuite les exorciser, les remplacer par d’autres qui sont plus conformes à la réalité.

Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais nous passons notre temps, consciemment ou non, à épier notre propre comportement. Au travail, en privé, à l’école, au lit ou sur une piste de sport, nous quittons bien rarement de l’œil nos propres performances, et malheureusement nous en tirons bien vite des conclusions durables sur ce que nous sommes ou ne sommes pas capables de réaliser. Soit dit en passant, on peut comprendre l’origine d’un tel mécanisme : d’une certaine façon, il permet d’éviter la répétition de certaines déconvenues. Par exemple, si vous avez noté que vous aviez une mauvaise appréciation des marchés financiers, cela vous évitera d’investir des sommes considérables sur une bulle financière et de vous retrouver surendetté. Parfois, il vaut mieux se connaître. L’avantage des conclusions hâtives sur nous-mêmes, c’est qu’elles ne demandent guère de réflexion et nous livrent une vision simple de nos propres capacités, que nous pouvons mettre en application assez facilement.

Mais comme on peut s’en douter, une telle stratégie a aussi son revers de médaille. Lorsque de telles conceptions à l’emporte-pièce ne sont soumises à aucun examen critique, il arrive bien souvent qu’elles nous barrent l’accès à nos objectifs et à nos souhaits, allant jusqu’à saper les bases de notre bien-être.

Prenez l’exemple d’un élève qui, après avoir raté un examen de mathématiques, en déduirait qu’il n’est pas fait pour les sciences. Cette généralisation hâtive pèsera sur ses résultats, confirmera son idée préconçue, et risque finalement de limiter fortement son éventail de choix futurs. Il n’est pas rare que nous prenions des décisions aussi importantes que l’orientation de nos études ou un choix professionnel sur la base de convictions irrationnelles, telles que : « Je trouve la psychologie intéressante, mais je ne pourrai pas maîtriser les aspects statistiques au début du cursus à cause de mon faible talent pour les maths. »

Pour comprendre comment ces jugements hâtifs se forment et de quelle manière les neutraliser, plusieurs équipes de recherche explorent les ressorts cognitifs de la confiance. De notre côté, depuis 2012, à l’université de Koblenz-Landau, nous avons interrogé quelque six cents cadres et employés de diverses entreprises sur la façon dont ils concevaient leur rôle professionnel. Tous devaient à cet effet indiquer, sur une échelle de 1 à 5, leur degré d’accord avec des affirmations telles que : « Vivre un échec représente pour moi une véritable catastrophe » . Nous leur faisons aussi passer d’autres tests mesurant la mémoire de travail, les capacités de résolution de problèmes, la rapidité et la minutie dans le comportement au travail.

Ces recherches ont montré que les personnes testées avaient par exemple des pensées comme « Mon chef ne m’a pas salué aujourd’hui, il ne peut pas me supporter ! » (hyper-généralisation) ; « Cette affaire va mal tourner, c’est sûr » (catastrophisme) ; « Le client ne s’intéresse certainement pas à des novices sur le marché comme nous » (attribution illusoire). Et de telles représentations ne sont pas rares ! Quelque 90 % des personnes de notre échantillon s’avouent régulièrement sujettes à un ou plus de ces schémas de pensée. Plus de une sur deux est familière de la pensée contrefactuelle, qui prend la forme d’idées comme : « Si seulement j’avais choisi un autre métier ! » En moyenne, cette pensée leur vient deux fois par semaine. Elle ne leur est pourtant d’aucune aide, puisqu’elle n’ouvre pas sur de nouvelles perspectives dans leur emploi en cours, et ne leur laisse entrevoir aucune solution pour s’orienter vers de nouvelles filières. La pensée généralisante (« Je ne suis pas doué pour les langues ») ou dichotomique (« Ce sera ça ou rien ») est pratiquée par un quart des personnes interrogées.

Toutes ces croyances générales sur soi-même et sur autrui sont appelées « cognitions dysfonctionnelles ». Elles représentent un vrai problème à la fois pour les personnes et les équipes, voire les organisations. Avec leur impact négatif sur la performance, la résolution de problèmes, le succès professionnel et le niveau de revenu, elles font le lit du stress, du burn-out et des arrêts maladie. Même la qualité des décisions peut en pâtir : choix différés à cause de tels blocages psychologiques, ou déférés à d’autres personnes. Parfois même, en imaginant que telle décision serait très mal prise de l’extérieur, certains responsables en viennent à choisir une option bien plus inappro

Casser les croyances

Il a été mis au point un procédé pour réduire les cognitions dysfonctionnelles dans un contexte professionnel. La première étape de ce processus, capitale, est de prendre conscience des représentations automatiques que nous avons de nous-mêmes. Dans un second temps, il s’agira de se demander si ces représentations sont valides ou non, par un autoexamen critique et rationnel. Enfin, cette démarche doit aboutir à la construction d’une nouvelle vision de soi, plus objective.

Une telle approche n’est pas nouvelle. Elle est employée depuis longtemps par les thérapies cognitives et comportementales, sous le terme de restructuration cognitive, dans le traitement des peurs et des dépressions.

Le but : amener les participants à estimer de façon aussi objective que possible leurs propres capacités, gérer le stress de manière plus équilibrée, introduire plus de complexité dans leur pensée, agir avec davantage de flexibilité et exploiter pleinement leurs capacités.

Tout d’abord, les sujets doivent se rendre compte que leurs convictions ne sont que des hypothèses. Ce point n’est pas trivial, car ils les considèrent généralement comme une réalité définitive. Une méthode simple pour y parvenir consiste à chercher des contre-exemples montrant qu’une telle conviction est erronée. Puis faire de même avec une conviction contraire et observer laquelle, de la première ou de la seconde, est contredite par le plus grand nombre d’arguments.

Par exemple, si un participant formule une pensée dysfonctionnelle comme : « Je suis le moins bon de l’équipe », il trouvera peut-être ce contre-exemple : « Un jour, mon collègue Antoine a fait une présentation de projet vraiment nulle. Ce jour-là, j’aurais probablement fait mieux. » Puis vient le moment de tester la possibilité opposée, à savoir : « Je suis aussi bon que la plupart des autres membres de l’équipe. » Cette fois, il aura du mal à infirmer cette hypothèse car il est beaucoup plus compliqué de trouver des contre-exemples concrets à ce type de proposition. Il sera alors amené à conclure que la seconde pensée est sans doute plus fondée que la pensée dysfonctionnelle.

Peu à peu, le caractère illusoire des croyances négatives apparaît clairement.

Mise en place de pensées fonctionnelles

Une fois les fausses croyances remises en question, encore faut-il les remplacer par des pensées constructives et motrices, que l’on qualifie de fonctionnelles par opposition aux croyances ou conceptions erronées de soi.

La clé consiste à définir des pensées orientées vers des buts, et donc de connaître ses objectifs.

Diverses techniques y aident : on peut analyser ses rêveries quotidiennes (noter ce à quoi on est en train de penser ou de rêvasser, aide à prendre conscience de ses désirs), se donner des modèles (des personnes ayant bien réussi dans un domaine), chercher des réponses à des questions hypothétiques (comme : « Que ferais-je si j’étais le chef de l’entreprise où je travaille ? »), ou encore structurer sérieusement des activités auxquelles on s’adonne volontiers sans y être contraint (donner de la consistance à un hobby).

Lorsqu’une personne a défini de tels buts, nous l’aidons à formuler des « pensées motrices», ou « pensées idéales » tournées vers ce but.

Une bonne méthode pour y arriver est le recours à la narration inverse. Il s’agit ici de s’imaginer avoir atteint son but, et de reconstituer rétrospectivement la séquence d’événements, de pensées et d’actions qui ont pu y conduire.

Prenons un exemple : si l’objectif est de devenir psychologue d’entreprise, vous imaginerez avoir passé un diplôme, obtenu de bonnes notes en psychologie et naturellement la moyenne en mathématiques… Vous aurez besoin pour cela d’accepter l’idée que vous ne soyez peut-être pas si mauvais en statistiques et en algèbre que vous le croyiez. Et de confronter cette hypothèse avec la pensée dysfonctionnelle : « Je suis nul en maths », selon la méthode des contre-exemples.

Concrètement, cette approche est-elle couronnée de succès ? Les chercheurs ont testé l’effet de cet entraînement sur soixante-cinq cadres de différentes entreprises. Ceux-ci ont témoigné qu’il produisait des effets bien plus bénéfiques pour le quotidien du travail que les méthodes centrées sur la motivation ou la gestion du stress.

Normal : les pensées dysfonctionnelles créent du stress et de la démotivation : les approches consistant à doper la motivation et à maîtriser le stress n’agissent donc que sur les symptômes de ces pensées, et non sur des causes profondes. Pour traiter le mal à la racine, il faut questionner les pensées elles-mêmes.

On s’aperçoit ici qu’une telle reconfiguration des pensées sur soi n’est pas assimilable à la « pensée positive » dont le principe est proche de la méthode Coué, consistant à se convaincre qu’on est doté de mille qualités, dans l’espoir que celles-ci se fassent jour. Le problème est que si ces prétendues qualités ne reposent pas sur une réalité objective, la désillusion et la frustration sont généralement au rendez-vous.

La pensée fonctionnelle, au contraire, repose sur l’examen objectif de ses propres convictions. Ce travail peut être long, mais dans une majorité de cas, la raison parvient à l’emporter sur les préjugés.

Source : Cerveau & Psycho n°82

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